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GUIDE HANDICAP
I
LA PLACE DU TEMPS DANS LA CONDUITE D’UNE POLITIQUE HANDICAP
EXEMPLE :
les indicateurs chiffrés tels que le taux d’emploi, le nombre d’embauches,
le nombredepersonnes ayant été sensibilisées à la thématiqueduhandicap,…
ne suffisent pas à traduire la qualité du résultat obtenu. Ainsi, il peut
être judicieux, quelques semaines après une action de sensibilisation,
de mesurer l’évolution de la perception du handicap par les collaborateurs ;
est-elle plus neutre ? plus positive ?
b) Sens 2 : durée mesurable
Cette deuxième acception ramène à la notion de charge.
Il s’agit ici du temps qui
sera effectivement consacré au sujet et donc des moyens qui devront y être
affectés. Le coût du projet sera donc directement lié à cette notion de charge,
d’autant plus que ce type de démarche repose essentiellement sur du « temps
homme ».
La conduite des changements va induire que les personnes concernées y consacrent
le temps nécessaire. On peut donc penser que l’efficacité et les avancées d’une
démarche en faveur de l’emploi des personnes handicapées seront directement
proportionnelles aux moyens humains dont le projet sera doté. Ainsi, si une
entreprise consacre un budget à un projet et y affecte plusieurs personnes, on
sera tenté de déduire qu’elle va mécaniquement et rapidement progresser dans
le domaine concerné.
Ce raisonnement repose en partie sur un aphorisme célèbre, notamment dans
l’entreprise. Celui-ci précise que « le temps c’est de l’argent » et amène à croire
que si l’on consacre des moyens financiers à un dispositif, on disposera alors du
temps nécessaire à sa mise en œuvre.
Une analyse plus poussée amène à constater que les choses sont plus complexes
qu’elles n’y paraissent en ce domaine. En effet, qui n’a jamais entendu, dans une
entreprise bénéficiant d’une situation économique solide, voire florissante, des
salariés exprimer : « je n’ai pas le temps ! ». En réalité, dans l’entreprise,
le temps
semble beaucoup plus rare et donc plus précieux que l’argent.
Au-delà même d’une approche productiviste qui consiste à demander « toujours
plus » aux salariés, on se trouve ici confronté à la question du « temps de qui » on
parle.
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